Mes balades en ville
Bonfim - Montserrat - Ribeira
Samedi 24 janvier 2009

IGREJA DO BONFIM
Depuis le 18 ème siècle, la ville de Salvador est sous la protection du bon Seigneur de Bonfim en haut de la colline sacrée.
Le Senhor do Bonfim (c'est à dire le "Seigneur de la Bonne Fin", de la mort) est une représentation de Jésus-Christ particulièrement adorée dans l'État de Bahia. La statue a été apportée de Setúbal, au Portugal, par des marins au 18 ème siècle.

Image d'Internet - Je n'ai bien sûr pas les moyens techniques de prendre une telle photo !
C'est l'une des églises catholiques les plus traditionnelles de la ville, dédiée au Senhor do Bonfim, devenu le patron des Bahianais, et symbole du syncrétisme religieux de Bahia car plus tard, les adeptes du candomblé associèrent le Seigneur do Bonfim à Oxalá.
Construite dans le style style néoclassique avec façade rococo, cette église typique du colonial portugais possède deux clochers latéraux. L'église est exceptionnelle de par ses dimensions et la position saillante qu'elle occupe sur la butte.
Désormais, tout le dallage de la place est composé de mosaïques et de graphismes marqués au sol en pierre portugaise.

Image de moi
Histoire
La statue de Nosso Senhor de Bonfim fut rapportée du Portugal à la suite d'une promesse faite par le capitaine de marine portugaise, Theodózio Rodrigues de Faria qui, au cours d'une forte tempête promit que s'il survivait, il apporterait au Brésil l'image de sa dévotion.
La construction de l’église a été lancée en 1745 et elle ne fut achevée qu’en 1772.
C'est le dimanche de Pâques du 18 avril 1745 que la réplique de la représentation du saint de Setúbal finit le voyage de sa terre natale dans l'église de la Penha à la pointe de la péninsule d'Itapagipe, où elle demeura jusqu'à la fin de la construction de l'église du Seigneur de Bonfim.
Mais seulement dix ans plus tard, en juillet 1754, quand la partie interne de l’église fut achevée, la statue fut transférée de l’église de la Penha jusqu’à l’église de Nosso Senhor do Bonfim à travers une longue procession. Une messe solennelle fut également célébrée pour accueillir le saint patron de la nouvelle église, et bientôt de tous les Bahianais. Le saint fut alors vénéré comme celui qui guérit les maladies et sauve les vies.
C'est un lieu saint pour le peuple et il reçoit chaque jour des fidèles qui demandent des grâces,
comme en témoigne le musée des ex-votos.
Les fidèles y déposent un objet en cire, en remerciement des grâces obtenues.


La façade de l’église est de style roccoco, et recouverte d'azulejos blancs du Portugal
qui furent apposés cent ans après sa construction.

L'intérieur est néo-classique avec des peintures d'hommes et de nuages sur le plafond
exécutées entre 1818 et 1820 par Franco Velasco

On a eu la chance d'arriver à un moment où avait lieu une messe.
Les messes en semaine de mardi à samedi, ont lieu à 7h30, 9h, 10h30 et 17h.
Mais là c'était le coup de chance, pas préparé du tout.
+ sur les horaires ☞ ICI



VIDÉO
Messe à l'église do Bonfim, Samedi 24 Janvier 2009

Entre religion catholique et syncrétisme
C'est à cet endroit que se déroule en janvier, le 2 ème jeudi après la fête des rois, l’une des plus grandes célébrations populaires du pays : le traditionnel “Lavagem do Bonfim” (= lavage de Bonfim), symbole du syncrétisme religieux à Bahia, où catholiques et pratiquants du candomblé partagent la même foi. C’est un rituel syncrétique au cours duquel des Bahianaises en tenue traditionnelle lavent le parvis et les marches de l’église sur le rythme du candomblé et au son de cantiques africains.
Cette tradition n’est pas née avec l’église, mais est apparue à partir de 1773, soit une année après l’ouverture de l’église.
Lavagem do Bonfim
Tout commença en 1773, quand les membres de la "fraternité des dévots laics" obligèrent les esclaves à laver l'église dans le cadre de la préparation de la fête dédiée au Seigneur do Bonfim, le deuxième dimanche de janvier, après le jour des Rois (Dia de Reis).
La tradition a alors commencé à s’installer tant et si bien que les adeptes du candomblé ont associé le Seigneur do Bonfim à Oxalá. L'archidiocèse de Salvador a alors interdit le lavage dans la partie intérieure de l'église, et déplaça le rituel vers l'escalier et le parvis. D’ailleurs, pendant le lavage, de nos jours, les portes de l'église restent fermées. Les bahianaises aspergent seulement les marches et le parvis avec de l'eau parfumée, au son des instruments et des cantiques africains. La foule afflue.
La procession débute avec la sortie du cortège des Baianas à partir de l'église Nossa Senhora da Conceição da Praia, dans le quartier de “Comércio”, sur la place “Largo da Conceição”, qui se dirige vers la colline de Bonfim. Tout le monde est vêtu de blanc. Les gens parcourent 8 km.
Cette fusion entre le sacré et le profane est le point d’ancrage de la fête qui est célébrée depuis 247 ans, et marque les rites du jour de Notre-Seigneur de Bonfim, et aussi est considéré comme un échauffement pour le Carnaval de Salvador.
Les fitinhas de Bonfim
C'est à Bonfim que l'on trouve la fameuse balustrade recouverte des rubans colorés.

La tradition des rubans Senhor do Bonfim a été conçue par Manoel Antônio da Silva Servo en 1809.
C'était un libraire, éditeur et typographe portugais, né à Cerva au Portugal, il s'installe au Brésil à la fin du 18 ème siècle et s'installe à Salvador, où il travaille comme marchand. Il était le trésorier de la confrérie de la "Devoção do Senhor Bom Jesus do Bomfim", lorsqu'il a mis en œuvre cette coutume dans le but d'augmenter la collecte d'argent pour la dévotion à Senhor do Bonfim.
+ sur Manoel Antônio da Silva Servo ☞ ICI
C’est en 1809 que le premier bracelet fut créé sous le nom de "Medida do Bonfim" (= la mesure de Bonfim). A cette époque, il mesurait déjà 47 cm,soit la longueur du bras droit de la statue du Christ que l’on trouve sur l’autel de l’église. Le bracelet était fait avec un ruban en soie blanc tandis que les lettres dessus étaient brodées en fil d’or ou d’argent. Ceux qui en avaient à l’époque ne le portaient pas en guise de bracelet, mais comme collier autour du cou. Souvent, ils y accrochaient une croix, une petite image sainte, une médaille ou d’autres objets qui pouvaient leur rappeler que leur vœu avait été exaucé. A l’origine c'était un collier essentiellement blanc, et cela signifie qu'il était à caractère uniquement religieux. Ce n’est que plus tard que les couleurs vives sont apparues ainsi que l’association des couleurs aux divinités afro-brésiliennes. |
La tradition des rubans de Bonfim fut maintenue pendant des années, mais elle finit par s’éteindre petit à petit jusqu’à totalement disparaître durant la première moitié du 20 ème siècle. Ce n’est que vers la fin des années 60 qu’ils réapparaissent grâce aux... hippies. Ils ont ressorti le fameux ruban, mais au lieu de les porter autour du cou, ils se l’attachaient autour du poignet. Le caractère religieux du ruban n’était plus vraiment là, mais on continuait quand même à y voir une sorte de porte-bonheur. Le bracelet devint alors un phénomène de mode et des versions artisanales apparaissèrent sous diverses couleurs et avec diverses inscriptions. Source ☞ http://www.bahia-salvador.com |
L’histoire et la signification des bracelets sont étroitement liées à l’histoire de cette église et du syncrétisme religieux.
Quand les adeptes du candomblé pratiquant toujours le Lavagem do Bonfim ont "redécouvert" le bracelet, ils récupèrent la tradition religieuse liée au ruban, mais en l’accommodant au syncrétisme. Les couleurs vives instaurées par les hippies sont maintenues, mais chaque couleur se réfère désormais à une divinité de la religion afro-brésilienne et apporte son lot de bonheur.
Les couleurs des bracelets
■ La fitinha blanche se réfère au Dieu Oxala qui n’est autre que le Seigneur de Bonfim. On le considère comme le dieu de la sagesse. |
■ Orange : Inhasa, déesse du vent et du feu. |
Sous son nouveau design, les fitinhas et leur caractère mystique suscitent l’engouement, non seulement des Bahianais, mais de tous les Brésiliens et même des touristes. Les fitinhas donnent naissance à une industrie...
Il faut désormais le porter autour du poignet, de préférence gauche, en le nouant trois fois. A chaque nœud, vous devez faire un vœu. Un bracelet équivaut alors à trois vœux. Pourquoi exactement trois ? Parce que durant le lavage, les Bahianaises doivent faire trois fois le tour de l’église avant de laver le parvis et les marches. Chaque tour réalisé correspond à un vœu.
La croyance veut qu’on porte le bracelet sans jamais le retirer. Il finira toutefois par se rompre de lui-même et quand ce moment viendra, cela signifiera que vos vœux ont été exaucés. Une fois le bracelet rompu, vous pouvez le garder, mais les Bahianais préfèrent l’accrocher aux grilles de l’église pour témoigner au monde que leurs vœux ont été exaucés et pour rendre hommage au Seigneur de Bonfim.
La tradition et la croyance voulaient que les bracelets soient assez résistants pour être portés assez longtemps, mais aussi assez souples pour qu’ils puissent se rompre d’eux-mêmes quand les vœux demandés seraient réalisés. Avec les modèles industriels, on désespérait de voir les vœux s’exaucer tant la matière utilisée était résistante...
Certaines personnes préfèrent, quant à elles, accrocher directement leurs bracelets aux grilles de l’église après les avoir achetés. Là encore, il est question de vœux, mais aussi de croyance en leur réalisation et de dévotion.
■ Les bracelets bleus sont associés à l’amour |
■ Les bracelets roses à l’amitié |
Quant à l'inscription qui y est inscrite,ils portent tous la même inscription :
"LEMBRANÇA DO SENHOR DO BONFIM DA BAHIA", mais entièrement en lettres capitales.
Source ☞
http://www.bahia-salvador.com
LE FORT DE MONT SERRAT

Le fort de Montserrat a été construit à partir de 1583, dans une position stratégique, en hauteur, sur le point le plus avancé de la péninsule avec vue sur le port de la ville. Sur une base carrée flanquée de murailles, des bastions ronds ont été ajoutés au 17 ème siècle, ainsi qu'une batterie de 9 canons. Il est considéré, grâce à sa forme harmonieuse, comme la plus belle construction militaire de la période coloniale brésilienne.
Il abrite le musée des Armées qui relate des épisodes héroïques de la résistance portugaise contre l'occupation hollandaise entre 1624 et 1638.
Le fort donne sur des kilomètres de plages toujours très fréquentées.

IGREJA DE NOSSA SENHORA DA BOA VIAGEM
L'église de Nossa Senhora da Boa Viagem a été construite au milieu du 18 ème siècle sur un terrain donné aux frères franciscains en 1710, afin qu'une chapelle et un abri pour les moines puissent être construits. L'église et un hospice ont été achevés en 1743.

Illustration de 1866 par JC Fletcher et DP Kidder
Elle abrite la statue du Bom Jesus dos Navegantes, qui est portée en procession maritime, chaque année, le 1er janvier, jour du saint patron. C'est en 1890 que débuta la dévotion au Bom Jesus dos Navegantes. Entre le 27 décembre et le 1er janvier, l'église reçoit des centaines de fidèles, quand la statue est emmenée jusqu'à l'église Nossa Senhora da Conceição da Praia dans la ville basse, et en revient le 1er janvier, après la procession maritime.

De style baroque, sa façade est couverte d'azulejos bleus d'origine portuguaise, avec des scènes des histoires
des navigateurs de l'époque . Elle possède une tour unique sur son côté gauche, qui se termine en forme pyramidale.



VIDÉO
Procession dos Navegantes
De ma fenêtre, jeudi 1er janvier 2009

À Ribeira
IGREJA NOSSA SENHORA DA PENHA
L'église est située dans le quartier de Ribeira, au bout de l'Avenida Beira Mar, à l'extrémité nord de la péninsule d'Itapagipe et face à la mer. Elle fait face à la Baía de Todos os Santos. Contrairement aux églises situées dans ou à proximité du centre historique de Salvador, elle est entourée de plages. C'est un quartier résidentiel et de rues bordées de tamarins.
C'est une église du 18 ème siècle, construite en 1742 par l'archevêque de l'archidiocèse de Salvador. A l'origine, le lieu était une extension du Palais d'été de Dom José Botelho de Mattos, 8 ème archevêque de Bahia et du Brésil, d'où il gouvernait l'arquidiocèse. Car il y fut exilé par le Marquis de Pombal pendant 9 années pour ne pas avoir accepté la couronne du Portugal. Il y mourut et son corps y est enterré.
Cette église a été appelée Nossa Senhora da Penha de França (Notre Dame de la plume de France) et Senhor da Pedra de Itapagipe de Baixo (Seigneur de la pierre d'Itapagipe d'en bas).
L'ensemble comprend le palais d'été de l'archevêque et la chapelle.
Pendant la période où l'église de Bonfim était encore en construction, l'église Notre-Dame da Penha a conservé la statue du Seigneur de Bonfim, amenée de la ville de Setúbal au Portugal.
L'église da Penha a été léguée à l'archidiocèse après la mort de Matos en 1767. Elle fut utilisée par plusieurs confréries catholiques entre 1813 et 1916 et devint plus tard la propriété de l'archidiocèse.
L'extérieur est en maçonnerie de pierre et de brique. La façade est de style rococo et décorée d'azulejos, avec une seule tour dont le sommet a une forme de poire. Le corps principal de la façade a un grand fronton de style rococo, semblable à celui de l'église de l'ancien séminaire de Belém da Cachoeira.

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L'église a un jardin avec des palmiers impériaux.

L'intérieur est typique des églises bahianaises du 18 ème siècle, avec des bas-côtés mais pas de tribunes.
L'église possède trois autels de style baroque.

L'autel central ressemble à celui de la basilique de l'Immaculée Conception et de la Santa Casa de Misericórdia.

J'ai déjà parlé de Bonfim, de Mont Serrat, de l'église Nossa Senhora da Boa Viagem, de l'église Nossa Senhora da Penha, sur une autre page, lors de mon voyage en 2006, car je fais souvent cette balade quand je suis à Salvador. ☞ ICI
DIAPORAMA
Images de toute la promenade
