Vivre à Salvador pendant deux mois et demi

Samedi 30 novembre 2008 - Samedi 14 février 2009


Ma "maison" à Salvador

Ma vie sous les tropiques

Je me réveille à 6 hres, les travaux font déjà du bruit.
Et j'essaye de me rendormir en attrapant masque et boules Quies... jusqu'à 9 hres.

Les moustiques

Au début, j'ai été assiégée par les moustiques. Je suis allée chercher um attirail au super marché, du genre tortillons spirales, bombe, parce que ma plaquette électrique n'a pas été efficace. Des produits contre les bestioles, moustiques et autres (je viens de tuer ume grosse bestiole noire au plafond avant de sortir, et j'ai découvert des fourmi dans la cuisine.

Il faut faire très attention, dans les apparts, ne jamais laisser trainer une miette de nourriture dans la cuisine.

Il pleuvait pas mal en décembre, peut-être que ça a attiré les moustiques, d'autant plus qu'avec les travaux, il n y a que de la terre rouge et des marres d'eau stagnante quand il pleut, sous mes fenêtres. Je crains les épidémies de dingue, qui sévissent régulièrement à Salvador, et dans le Brésil. Le terrain sous mes fenêtres est très propice.


Sous mes fenêtres

Les cafards

Eh oui, j'en ai trouvé, et pas des petites bestioles. Un matin, j'ai trouvé um cafard grand comme la moitié de mon pouce sur le sol de ma cuisine. Et ça s'est produit quatre fois.

Un autre matin, je prenais mon petit déjeuner, je mangeais mon pain calmement quand je vois au pied de ma chaise, un cafard grand comme... mon index.

Que susto on dirait em portugais !


cafard bahianais
Cafard bahianais

Je n'ai pas peur des cafards, mais j'ai pousé un cri.
Je l'ai un peu endormi avec ma bombe. J'ai pris le pied de ma chaise et je l'ai écrasé. Il n'a pas pu courir !

Ensuite, mon pain beurre, fromage... senti le mal de coeur me gagner.

C'est le quatrième que je tue un cafard dans ma cuisine, quand j'y pénètre à mon réveil. Et je suis dans um immeuble de luxe. Et je fais le ménage comme vous ne pouvez imaginer. Et je ne laisse pas traîner une miette de nourriture, à terre. Mais des cafards de cette grosseur comme je vois dans mon appart, j'en ai peu vu dans ma vie.

Faut dire qu'il ne faut pas laisser une miette de nouriture, de pain, n'importe, qu'il faut vider chaque jour le sac d'ordures et le sac des papiers de WC (car oui, on ne jette pas les papiers dans la cuvette des WC à Bahia mais dans um sac dans une poubelle à côté... pour ceux qui n'auraient pas beaucoup voyagé de par le monde...)

Donc, ma vie bahianaise

Le petit déjeuner

Fruits locaux, ananas, pastèque, bananes, mangues.
Café que je fais avec un filtre et l'eau qu on passe par dessus, comme dans le passé.



De très belles et bonnes mangues

Et ensuite, soit pain et fromage, mais aussi gâteau, panetone ou gâteau de tapioca ou de aipim. Franchement je ne sens pas trop la difference entre gâteau de tapioca et gateau de aipim (tous deux de manioc), celui d'aipim est un peu plus serré, celui de tapioca un peu plus granuleux, mais au goût ?


bolo de aipim e bolo de tapioca
Bolo de aipim et bolo de tapioca ... J'adore !!!

Des petits pains ronds "linhaça"
Aux graines de lin.

Le fromage : requeijão cremoso
Et le café que je trouvais trop fort

Ensuite le ménage

Avec des ustensiles dignes de la préhistoire. Mais pourquoi ils n'ont pas d'aspirateur !!!!! Et ils foutent des tapis partout, je les ai aussitôt retirés, que de nids à poussières. Mais si je ne balaye pas tous les jours, il arrive des bestioles, plus la poussière venant des travaux dehors... En plus un sol en carrelage blanc, bon, j'ai compris, jamais je n'aurai ça.

Le ramasse-poussière avec un manche haut, c'est tout ce que j'ai trouvé de bien, pour ne pas avoir à se baisser.


Je n'ai pas ma machine à laver eh ! Je vais laver à... la laverie automatique -- 20 pièces pour 20 reais (environ 3 euros).
Où tout se lave à 30° avec un seul programme au choix. Ce qui signifie que les taches... elles ne partent jamais.
Sinon, je lave à la main à la mode ancienne, dans un seau ou une cuvette d'eau.


Il y a un séchoir bien pratique, comme il y avait du temps de mon enfance dans la cuisine de l'appartement de mes parents. Sauf qu'ici, il fait chaud, le séchoir est dans un emplacement qu'on nomme la "dispensa", et est proche des fenêtres, et ça sèche vite.

Une "dispensa" (le mot signifie "garde-manger") dans les appartements c'est un espace en retrait de la cuisine, qui était fait pour garder le stock de nourriture, mais on y met aussi le matériel de nettoyage (serpillière/aspirateur, etc...)


Le séchoir à linge

Boire

J'ai un souci avec l'eau car mon proprio me m'a pas mis d'appareil pour les gros réservoirs d'eau minérale de 20 litres, ce qui est très économique.

Il faut que je me trimbale des garafão de 5 litres, c'est trop lourd à porter.

Alors je me suis décidée à aller acheter l'appareil à eau avec le petit robinet, et il me suffit d'appeler les boutiques dédiées à ce commerce pour qu'on me livre les gros garafão de 20 litres d'eau, et ainsi l'eau coûte très peu chère : 5 reais les 20 litres. (moins de 2 euros).

Et c'est bien pratique !


Le garafon de 20 litres

J'ai aussi fait mes premiers jus de fruits avec le liquificador. Ici c'est tellement une coutume, le liquificador.
On achète des berlingots de pulpe de fruits, surgelés. Bien agréable les jus de fruits.

Le hic, c'est que la chaîne de congélation à Salvador, ben, c'est pas trop ça, et j'ai souvent senti mon ventre se gonfler suite à ces jus de fruits.



Le liquidificador

Mais qu'est-ce que c'est bruyant un liquificador !


©PlaneteJoce


J'ai arrêté d'en faire, et j'ai commencé à préparer une boisson plus naturelle : la limonade, c'est à dire des citrons verts pressés, du sucre et de l'eau minérale, et tout ça au mixeur. Le hic... c'est la quantité de sucre que l'on y met.


Je bois aussi comme beaucoup du "refrigerante".
Des boissons gazeuses.
Le gazeux, sucré, ça calme la soif...

Et heureusement il y a aussi la bière au Brésil !
Mes deux bières préférées cette année étaient :

- La Bavaria Premium (mais la Premium pas la Classique qui n'est pas bonne)
- Et la vieille Antartica (qui a le plus bel emballage, aussi, je trouve).


Bavaria Premium Antartica

Et... la sacro-sainte... Caipirinha que je préparais, facile,
et que j'accompagnais de pão de queijo ou de noix de cajù, comme sur cette photo.

Un délice.

Antartica

Manger

Mes repas, bon, pas facile non plus. La diversité, eh bien, c'est pas ça. Je ne trouve pas non plus les ingrédients que j'aime, et à manger des patates douces que j'aime, mais qui font trop gonfler mon ventre, bof.

Ici, la patate douce et l'herbe aromatique préférée des Baianais : le coentro c'est à dire en français des feuilles de coriande.

J'ai voulu cuire des pão de queijo, j'adore !
Mon four devait être trop chaud ou trop longtemps cuit, bref, le dessous a été cramé.
C'est tout au gaz ici, et suis pas habituée...



Les salades, j'ai vite abandonné...

Il faut désinfecter...Je n'étais pas très douée dans le dosage des quelques gouttes de désinfectant ou de vinaigre dans lesquels il faut les faire tremper avant de consommer.

Et il faut attendre !

Déjà qu'il y a un filtre à eau sur tous les robinets d'évier, mais en plus il faut encore les désinfecter... Um país tropical...

filtre à eau

Voilà comment je mange

→ Je me préparais toujours les mêmes légumes : tomates, poivrons, oignons ail, à la poêle en petit morceaux. Parfois avec des aubergines, qui étaient très bon marché. Cela me servait de légumes et de sauce pour les pâtes ou le riz.

→ J'avais trouvé une poissonnerie à côté de chez moi. J'achetais des darnes de poisson, du "poisson dourado" en général, c'était le poisson fraichement pêché ici. Je cuisinais au micro ondes et mon proprio n'avait même pas mis de vaisselle pour micro ondes, mais que des casseroles en alu, alors j'ai utilisé une assiette. Ensuite, seulement um peu d'huile d'olive (elle vient d'Argentine celle que j'ai achetée), du sel, et du citron vert.

Je m'achetais aussi de grosses crevettes crues qui viennent du Parà. Je n'avais jamais cuit de crevettes crues à Paris, mais c'est hyper facile, hyper rapide, à la poêle avec de l'huile et de l'ail, et qu'est-ce que c'est bon.

→ A part le poisson (quand il y en avait car les pêcheurs ne sortaient pas en mer tous les jours), les crevettes, j'achetais du poulet tout cuit au supermarché, ça s'appelait "galeto assado" ("galeto" c'est un petit poulet).

→ Et des oeufs, chez mon poissonnier, qui étaient très gros, très bons. Et vive les omelettes.

→ Le fromage : le queijo prato était le plus acceptable de base, et pour raper aussi, et le queijo Minas. mais bon, c'est pas terrible tout ça. Le Requeijão cremoso c'était l'équivallent de la crème Vache qui rit... pour le petit déjeûner...

→ Le sucré : bof ! c'est son absence qui m'a fait maigrir. Trop mauvais les gâteaux ici (à part de aipim).

→ Les spécialités bahianaises, muqueca, acarajé etc, c'est pas mon truc du tout. Je ne digère pas l'huile de dendê, ni toutes ces sauces bahianaises.

Communiquer sans internet

Dans mon appartement, il n'y avait pas de téléphone fixe, pas de connexion Internet (pas de box, la télé Sky mais pas de box internet !) . Un séjour de deux mois et demi, cela m'a paru un isolement total, très difficile à vivre.

Le télephone mobile que j'avais réussi à avoir me coûtait très cher. Un celular (c'est le nom d'un téléphone mobile) à carte pré-payée. Je ne pouvais pas prendre "um plano melhor" comme ils disent, du fait que je n'étais pas résidente au Brésil. Ils demandent certains documents pour ouvrir un compte avec abonnement.

→ Le CPF je peux avoir.
→ Le passeport, j'ai.

→ Mais le "comprovente de residencia"... Il faut aller faire certifier la signature du bailleur par un cartorio (encore des sous, et des queues, et du temps.). Et sur mon contrat de location, il est écrit "aluguel temporaria". Ça ne marchera pas.

Alors la barbe avec leurs papiers, qu'est-ce qu ils sont chiants ici en administratif !!! Et en plus je n'y aurais même pas droit car il faut prendre un engagement d'un an, et moi, je ne reste que quelques mois !

J'aurais bien aimé avoir l'internet à la maison. Qu'est-ce que cela m'a manqué ! Il faisait trop chaud pour être dehors toute la journée. Mais avec le bruit des travaux, aurais-je pu rester en dedans ?

Mais j'avais la TV avec décodeur, la SKY ! Heureusement, pour les soirées, et que je pouvais regarder TV5 monde. Je suivais les infos de France de la 2. On n'y parlait que de crise, et des sans abris. Et de l'hiver aussi...

Je voyais aussi sur les chaînes brésiliennes toutes ces inondations dans le sud du Brésil, dans l'état de Santa Catarina.

La plage

Mon unique secours pour échaper au bruit... La plage.
Oui mais !... J'ai arrêté d'y aller de mi-décembre à l'approche des fêtes de fin d'année, et jusqu'à la deuxième semaine de Février (celle de mon départ...) car, voila comment se présentait la plage pendant cette période de vacances scolaires au Brésil.

DIAPORAMA

La plage !!!

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