San Ignacio Miní en Argentine

Dimanche 8 Novembre 1998

On s'est levé très très tôt dans les 4 hres du mat pour prendre le bus qui nous menait à la frontière entre le Brésil et l'Argentine c'est à dire le fleuve Uruguai. Mais c'est loin d'être direct.

D'abord on a pris un bus de Santo Ângelo jusqu'à Santa Rosa.

Attente. Puis connexion avec un deuxième bus qui nous a menés à Porto Mauá à la frontière.

On se trouve face au fleuve, pas de pont. C'est donc un radeau qui fait la navette. On appelle ça au Brésil une "balsa" et c'est courant dans ce pays. Pour moi c'était une première.

Carte des trois pays où se trouvent les missions jésuites

La frontière

On quitte le Brésil, c'est la frontière, le fleuve Uruguay.
En face la ville de Alba Posse est accessible en radeau.

Embarquement côté Brésil sur la "balsa"

La traversée n'a pas été très longue.

On est arrivé en Argentine à un poste frontière. Il s'appelle Alba Posse. Sur les rives du fleuve Uruguay. Pas de ville, pas de village. Là nous avons passé à l'inspection du passeport. Pour entrer en Argentine, pas de visa ni pour les Brésiliens, ni pour les Français.

Alba Posse - On est en Argentine !

Le temps est maussade, mais il fait assez chaud. Nous avons dû marcher un petit peu pour atteindre la gare routière d'Alba Posse, où nous avons attendu 2 heures pour qu'un bus arrive (ils sont très espacés) et nous conduise jusqu'à la ville de Posadas, capitale de la province de Misiones.

Il y avait une petite épicerie à la station de bus.
C'est là que j'ai fait l'expérience du premier "chimarrão" de ma vie (une infusion de maté). Le chimarrão dit-on, possède des propriétés médicinales qui peuvent avoir des effets bénéfiques sur la santé, comme réduire le « mauvais » cholestérol, éviter le diabète, favoriser la perte de poids etc, etc...

Le maté c'est une infusion de la erva-mate qui a un goût légèrement amer. Ben oui, c'est très amer !!!!

Devant la gare routière d'Alba Posse

Plutôt très amer, pas terrible.
D'ailleurs quelle tête j'ai après cette nuit passée
avec si peu de sommeil.

Le paysage à la sortie de la région frontalière a été magnifique car on a quitté le fleuve Uruguay pour la montagne et on le voyait serpenter en contrebas, tout ocre, et nous on montait, on montait.

A Posadas

Le bus nous a conduits à Posadas, capitale de la province de l'Argentine qui s'appelle "Misiones" et qui englobe également les chutes d'Iguaçu ("Iguazú" en espagnol). Posadas se trouve sur les rives du Rio Paraná, qui fait frontière entre l'Argentine et le Paraguay.

On a trouvé un petit hôtel à Posadas. C'est une ville très animée, beaucoup de boutiques (notamment de sacs de cuir et de chaussures), et où ce qui m'a surprise a été le nombre de personnes d'origine indienne. On est dans la région des indiens guaranis. Je croyais qu'il n'y avait pas d'Indiens en Argentine, eh bien si, dans le nord-ouest.

La mission San Ignacio Miní

C'est la plus grande réduction argentine bien conservée. Elle se trouve à environ 60 km de Posadas. Pour nous rendre à San Ignacio Miní, nous avons pris un bus de ligne, très moderne et confortable, car c'est le bus qui relie Posadas à Foz d'Iguazú, et il fait un arrêt au coin du chemin qui mène aux ruines de San Ignacio Miní.

Là où nous dépose le bus, au coin du chemin qui conduit aux ruines, il y a quelques maisons.

L'Histoire de San Ignacio mini

La première réduction San Ignacio a été fondée aux environs de 1610 dans l'état brésilien actuel du Paraná, sous le patronage de Saint Ignace, par les prêtres jésuites José Cataldino et Simón Macetas. Elle se trouvait à proximité de la réduction Nuestra Señora de Loreto, qui était la résidence principale des missions jésuites du Guayrá.

En 1631, la plupart des réductions jésuites ont été assiégées et détruites par les bandeirantes portugais, sauf San Ignacio et Nuestra Señora de Loreto.

Malgré la formation de milices indigènes organisées et entraînées par les jésuites à vocation militaire, les hostilités l'obligèrent à se replier vers l'est, et plus au sud, au-delà du Paraná.

Après avoir eu divers emplacements qui furent ensuite abandonnés, la mission s'installe à l’emplacement actuel, au confluent du rio Paraná et du rio Yabebiry. Elle prend le nom de "San Ignacio Miní" (Saint-Ignace mineur), pour la différencier du précédent San Ignacio de la région "San Ignacio Guazu" (Saint-Ignace majeur).

San Ignacio Miní a été fondée par le père Roque González de Santa Cruz au début du 17 ème siècle. Au 18 ème siècle, San Ignácio abritait près de 5 000 indigènes, et avait une activité culturelle importante.

En 1767 la Compagnie de Jésus est expulsée des territoires d'Amérique et les Jésuites quittent les missions l’année suivante. La détérioration rapide des réductions commença.

San Ignacio Miní survit quelques dizaines d’années, est détruite en 1817 par les troupes paraguayennes, et disparaît.

Tombées dans l’oubli et enfouies dans la végétation tropicale, les ruines de San Ignacio ont été re-découvertes en 1897, mais les premiers travaux de restauration n'ont débuté que dans les années 1940.

En 1984, l’UNESCO a classé San Ignacio Miní au Patrimoine mondial de l’humanité, ainsi que les autres missions jésuites de la province de Misiones : Santa Ana, Santa Maria la Mayor et Nuestra Senora de Loreto.

À l'heure actuelle, San Ignacio Mini est la mieux conservée des missions du territoire argentin.
L'église est la principale construction du site. Elle fait 74 m de longueur sur 24 m de largeur, 11 m de hauteur, et les murs font 2 m d'épaisseur.