Février 1996

Du Lundi 29 janvier au Vendredi 23 Février 1996


Mon Carnaval 1996

Désormais le carnaval, je le fais dans la rue. On appelle ça faire le carnaval de pipoca (les pop-corns).
Au milieu de la foule, je n'ai pas d'appareil photo avec moi.

Carnaval à Ondina

Jeudi 15 février 1996

Carnaval à Ondina dans la rue, avec Eliana, Éric, Patrick le Paulista. On y retrouve Isis et ses copines, Mel, Yuri.
On est rentré pas tard. Patrick s'est froissé la cheville, et nous on ne voulait pas se coucher tard et Eliana travaille demain vendredi.

Vendredi 16 février 1996 - Carnaval (à Ondina)

Avec les sept + Lalai et Ricardo. On reste un peu plus tard jusqu'à 1h15 du matin.
J'ai vu Daniela passer sur un trio elétrico ... minable.

Sortie de Ilê Ayé à Liberdade

Samedi 17 février 1996 -

Você já foi na Saída do Ilê Aiyê?

Eh bien, moi oui !

Ce soir je vais avec Mick et ses parents jusqu'au quartier de Liberdade pour assister dans la rue à la sortie d'Ilê Ayé.
Ilê Aiyê, c'est l'un des blocs afro les plus traditionnels du carnaval de Salvador, et le plus ancien.
On a pris un taxi (14 reais le taxi pour l'aller). On retrouve Louis juste là-bas.

Le samedi soir, avant de se diriger vers le Circuit Dodo e Osmar au Campo Grande le bloc Afro Ilê Aiyê fait sa sortie traditionnelle par les rues de Curuzu, où se trouve son siège. Cela commence vers 20 hres. La cérémonie attire des milliers de Bahianais et de touristes et des célébrités, dans le quartier de Liberdade.



Quartier du Curuzu

La cérémonie de la sortie du bloc Ilê Aiyê débute par les bénédictions des Yalorixás du terreiro, une cérémonie religieuse en révérence aux orixás dans le terreiro Ilê Axé Jitolu pour ouvrir les chemins pour la procession.

Le rituel est dirigé par Mãe Hilda dos Santos, la mãe de Santo du terreiro. Des bols de maïs, de pop-corn et de poudre de pemba seront jetés sur la foule pour demander une bonne énergie et un grand Carnaval aux orixás, Oxalá et Obaluaê.

Il y a des feux d'artifice, des chants pour les orixás, et la libération de colombes blanches de la paix pour Oxalá depuis le balcon d'Ilê Axé Jitolú.


Ilê Aiyê 2020 - image Internet - © Mateus Pereira/GOVBA/Divulgação

Puis une procession parcourt les rues étroites du Curuzú et le quartier de Liberdade. Cette tradition de près d'un demi-siècle. Après la fin du défilé à Liberdade, la deuxième partie du défilé a lieu au Campo Grande.

Pelourinho et Campo Grande

Dimanche 18 février 1996 - Carnaval avec Louis

Louis passe me prendre vers 17 hres à la maison. On traverse à pied la Vale do Canela (c'est le Carnaval, donc tout est piéton...).
Puis on prend le bus dans la Vale do Canela pour le Pelourinho. Enfin au Pelourinho, on marche jusqu'à la Baixa do Zapateiro.

Sortie des Filhos de Gandhi.
On voit Gilberto Gil et Carlinhos Brown au milieu des Filhos de Gandhi.

On suit le bloco, mais "fora do cordão", jusquà la Praça Castro Alves. Là on reste avec des jeunes sur le trottoir.
Passent Geral Samba, puis Banda Mel.

Puis on prend l'Avenida Sete jusqu'à la Praça da Piedade. On prend une bière dans une barraca de la Piedade. Après, une pluie, quand Louis achète des cigarettes. Puis on remonte de la Piedade au Forte de São Pedro par la rue qui passe par le viaduc.

Et là on contourne pour rentrer dans les arquibancadas de Campo Grande en montrant le "crachà" pro de Louis...
Avec du mal il faut le dire, il finit par leur dire "quoi ! deixar ela sozinha !!!". Et je renre aussi..

Depuis les arquibancadas, on voit passer les Filhos de Gandhi.
Je reçois un collier lancé par un "filho de Gandhi" et je l'offre à Louis.
Après passe le groupe "Gente Brasileira", toujours aussi mauvais.

Il est environ 1 hre du matin quand on quitte les arquibancadas.

Louis me raccompagne et lui, rentre à pied par la Vale do Canela, vers la maison de Mick à Graça.
Lui, il est arrivé vers 2 hres du matin à son appart !

Campo Grande dans la rue

Lundi 19 février 1996

Je dors. Au réveil, je découvre ce matin que les hommes : Martins, Raul, et Carlito sont partis à la fazenda. Ils n'aiment pas trop le Carnaval, eux. Ils sont partis à 7 hres du matin. Ils vont rester là fazenda jusqu'à jeudi.

Après-midi : je vais, accompagnée d'Eric, à Campo Grande.
On voit passer Cheiro de Amor et Banda Eva. On est écrabouillé par la foule au retour.

Le soir je suis couchée à 21 hres.
Je n'ai pas le courage d'aller voir les blocos afro, seule, qui passent à à 23 hres sur la Place du Campo Grande.

Au Campo Grande avec Vovó Mariêta

Mardi 20 février 1996

Mais une occasion m'est donnée de retourner au Campo Grande, pas dans les arquibancadas, mais carrément dans un camarote, c'est à dire une loge (en portugais).

La grand-mère de Chelito, dona Mariêta, 88 ans, adore le carnaval et personne ne voulait l'accompagner, car, dans la famille, on n'est pas "très" carnaval. Elle avait eu deux places gratuites dans une camarote, personne ne voulait l'accompagner.

Alors, Chelito propose que ce soit moi qui l'accompagne, puisque j'adore le carnaval. Et du coup c'est moi qui y suis allée avec elle.

A l'aller tout va bien. Je trouve un flic à qui je demande de nous aider à traverser la place de Campo Grande.


Moi et Vovó Mariêta dans le camarote


Moi dans le camarote et Netinho en train de passer dans la passarela


Vovó Mariêta


Geral Samba

Netinho

Banda Mel

Banda Mel

Écrasées au milieu du bloco d'Olodum

On a quitté le camarote du Campo Grande à 20h15. Mais voilà, qu'en nous retournant vers la maison, en traversant la place, nous nous trouverons coincées, écrasées, au milieu du bloco d'Olodum qui entrait dans la passarela. Dona Mariêta s'est fait voler tout son argent dans son sac à main qu'ils ont ouvert sans qu'elle ne s'en rende compte.

On est à la maison à 21h30. Quel galère ce retour ! Dona Mariêta ne se rend compte qu'à la maison qu'on lui a ouvert son sac et qu'on lui a pris son argent. Eh oui ! elle était allée au Carnaval avec un sac à main !

Cette aventure nous a liées à jamais. Je suis devenue sa "neta francesa" et elle, ma grand-mère de coração.

Quinta de Cinzas - Lagoa do Abaêté

Mercredi 21 février 1996

On avait combiné avec Louis d'aller à Barra voir Timbalada et Daniela pour la "Ressaca".

Le mot "Ressaca" au sens propre c'est le contre-coup quand on a trop bu d'alcool, ce que nous nous appelons la "gueule de bois", ou, quand on a trop fait la fête. La "Ressaca do Carnaval" c'est le dernier passage des trios le mercredi des Cendres au matin.
On y va pour dire adieu à la fête.

Mais Louis... il ne s'est pas encore couché, et il m'a appelé à 11 hres au moment où il allait se coucher.
Donc on prend rendez-vous pour 16 hres pour que j'aille à Itapoã assister à une cérémonie des Filhas de Oxum à la Lagoa do Abaêté. Il y aura aussi les Filhos de Gandhi.

Je ne sors pas de la journée, je reste jusqu'à 16 hres, tranquilos à la maison. Je préviens Luciene (car Louis dort encore) que je quitte mon appart. Mais impossible de trouver un bus à Campo Grande. J'attends 40 minutes et rien. Je retourne à la maison désespérée, et Chelito trouve la solution : elle décide de m'emmener en voiture jusqu'à Itapoã, avec Liz et Lucas.

C'est un peu compliqué pour arriver là-bas. C'est loin, et il y a des embouteillages. Et en arrivant à Itapoã on tombe en plein sur le passage du trio des Filhos de Gandhi. Mais tout va bien. Chelito me dépose en face des bars.

Seule je fais le tour de tous ces bars en plein air, et je me trouve tout d'un coup face à face avec Louis qui m'a vue arriver de loin, il buvait une bière au bar "Espeto" et me guettait. Il est environ 19 hres.

Soirée superbe. Je reçois un collier en cadeau. On boit quatre bières à nous deux avec des bolinhos de bacalhau.
Je vais sans cesse aux toilettes à cause de la bière, en me déplaçant difficilement.

Très beau lieu. Que la Lagoa est sombre !

On prend un taxi, je dépose Louis à Graça, et je continue vers Canela. (21 reais de nuit).
Il n'est pas si tard. Je suis de retour à 22h30.

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