AVRIL/MAI 1990
Du Jeudi 5 Avril au Vendredi 11 Mai 1990
Rencontre avec la Companhia Clic et Daniela Mercuri
Je pars seule à Salvador
J'ai fait deux ans de portugais. Je parle déjà très bien, et je suis attirée par Salvador, la première ville où j'ai posé le pied en 1986, mais je n'y connais personne. Comment faire pour y connaître des gens, m'y faire des amis, apprendre d'avantage !
Je décide d'y partir seule par un système d'échange culturel. "Intercâmbio cultural", dit-on en portugais. Je m'inscris dans une agence à Paris qui s'appelle "Experiment". On payait pour être accueillie dans une famille, hébergée, nourrie pendant trois semaines. Dans la lettre de motivation destinée à la famille d'accueil, j'ai écrit que je souhaitais retourner à Salvador pour approfondir ma connaissance de la culture afro-brésilienne et de la musique brésilienne, et, assister à beaucoup de concerts.
Je suis hébergée à Ondina, dans une famille carioca, c'est à dire originaire de Rio de Janeiro, pas des Bahianais, mais des nouveaux riches, Roberto et Sandra, ils ont deux filles. Ils me disent être des descendants d'Autrichiens, et ils me disent ne rien à voir avec la culture noire de Bahia. Première déception.
J'ai noté qu'il allait y avoir un concert de Gilberto Gil, j'avais tellement envie d'aller.
Mais je ne peux pas y aller toute seule, c'est le soir, c'est tard !!!
La plus jeune des filles de la famille, qui a deux ans, a une amie au jardin d'enfants, Giovanna, dont la mère chante dans un groupe, la "Companhia Clic", un groupe qui commençait à faire du succès à Bahia. La maman de Giovanna s'appelle Daniela Mercuri (Mercuri avec un "i") et elle accepte de m'emmener au concert que donne Gilberto Gil.
Ma rencontre avec Daniela Mercuri et Gilberto Gil
Vendredi 6 Avril 1990
Accompagnée de son mari Zalther Póvoas et de son claviériste Sérgio Henriques, Daniela vient me chercher pour assister au concert de Gilberto Gil. En première partie, la Banda Reflexus. L'entrée est de 300 cz, l'entrée + une boisson.
Le concert commence à minuit !
Daniela, avant d'intégrer la Companhia Clic, avait été l'une des choristes de Gilberto Gil, et elle le connaît bien. Et voilà qu'elle m'emmène dans les coulisses (o camarim) et elle me présente à Gilberto Gil. Et voilà qu'ensuite il interprète sur scène, en français (j'ose penser que c'est pour moi), sa chanson "touche pas à mon pote".
Il se met à pleuvoir ! Tous les spectateurs restent écouter... sous la pluie.
Ensuite on est allé, nous quatre, dans un bar-restau, boire de la bière avec des tiragostos, et discuter.
Daniela est devenue ma première amie bahianaise.
Daniela Mercury à 25 ans quand je l'ai connue
Ce vendredi soir, enfin ce samedi matin... je suis rentrée à l'appartement à 5 heures moins dix...
Chose "normale" au Brésil, quand on sort...
Le samedi matin je me réveille à... 2 hres de l'après-midi...
Mercredi 11 Avril 1990
J'ai deux contacts à Salvador qui m'ont été donnés avant de partir par ma copine Rosa que je connais à Paris. Ce sont deux grandes amies goianeses de jeunesse de Rosa : Ana-Lúcia qui habite à Barris, et Vânia qui habite à Brotas.
J'ai pris contact avec Vânia. Elle a une voiture ! Je peux sortir avec elle le soir, elle vient me chercher et me raccompagne.
Ce mercredi, elle m'emmène dans un restaurant, "Baby Beef"... dans un centre commercial...
Je suis rentrée à 23h45.
Jeudi 12 Avril 1990
Ce jeudi soir, Vânia m'emmène dans une lambateria. Un lieu où l'on va pour danser la lambada. On est en 1990, encore en plein succès de la lambada., le groupe Kaoma a lancé son fameux tube en 1989, il y a à peine un an. Vânia vient me chercher à 22h15.
Oh la la ! Un gars m'invite à danser... je suis très mal à l'aise dans cette danse-là...
On rentre à 3 hres du matin...
Comment a commencé mon aventure brésilienne
Vendredi 13 Avril 1990
Evidemment, ma famille d'accueil n'avait rien à voir avec ce que j'étais venue chercher à Salvador, la culture afro-bahianaise, la vie à Bahia, les sorties. J'avais 42 ans, j'étais adulte, indépendante, je parlais assez bien le Portugais, j'avais des contacts à Salvador. Vânia était super, elle m'invitait pour sortir avec elle et ses amis. Je n'étais pas dépendante de la famille d'accueil, quoi ! ce qu'ils auraient peut-etre souhaité. Les choses ont été en plein dans le gaz très vite, cela fait tout juste une semaine que je suis chez eux.
Engueulade à propos de mon retour à 3 hres du matin hier. Ils me reprennent la clé de l'appartement. Ils m'ont simplement mise à la porte, me disant d'aller à l'hôtel... Mais moi je n'avais pas prévu l'argent nécessaire pour des frais d'hôtel puisque j'avais déjà payé 3000 F à l'agence pour couvrir mon séjour dans la famille d'accueil ! J'ai découvert en faît que la famille ne recevait rien - à ce qu'ils m'ont dit - et que c'était l'agence qui empochait tout. Enfin, à ce qu'ils m'ont dit, eux ! Je ne le crois pas trop vu que ce n'était pas un échange mais un hébergement avec la nouriture incluse.
Je me suis retrouvée pratiquement "à la rue" en plein week-end de Pâques !
Je ne pouvais rentrer dans l'appartement que quand "eux" y étaient ! Et quand j'y étais je m'enfermais dans ma chambre.
Samedi 14 Avril 1990
Je pars à la recherche d'aide auprès de mes connaissances à Salvador. Je vais essayer de joindre Vânia. Je prends un taxi à 9h30 pour aller à Brotas voir si elle est là. Elle habite à Brotas près de l'hôpital Daniel Lisboa (mon repère). Mais elle n'est pas chez elle. C'était le week-end de Pâques, Vânia était partie en... week-end à l'intérieur de Bahia, je l'ai su par la suite.
Je reviens de Brotas par le bus. Je passe à la Madragoa, le bureau de Giovanni le mari d'Ana-Lúcia. Mais il n'est pas au bureau. On téléphone à Giovanni et à Ana-Lúcia pour moi. Je prends le bus jusqu'à Barris, là où ils habitent. Et je passe la journée avec eux. Le repas c'est une feijoada... Je leur dis que je vais lundi demander un changement de famille à l'organisme.
Quand je reviens vers l'appartement, tard, puisque je dois attendre que la famille soit là pour pouvoir y rentrer, la nuit est en train de tomber. Je remonte la ladeira d'Ondina, et je croise Sérgio, le claviériste de Daniela qui était avec nous la semaine dernière au concert de Gilberto Gil, et qui par le hasard, habite aussi Ondina, une rue un peu au dessus de là où j'habite.
Je n'avais pas revu mes nouveaux amis depuis notre soirée au concert de Gilberto Gil. Je lui raconte mes malheurs, aussitôt il me propose de m'héberger. Ma décision est ultra rapide, je retourne dans l'appart de la famille d'accueil, je fais mes bagages, il m'attend en bas avec sa voiture, je déménage immédiatement. J'ai dit à Sandra "eu vou embora". Et c'est tout !
"Adoptée" par la Companhia Clic
L'Histoire de la Companhia Clic A l'origine, ils étaient cinq musiciens qui avaient créé |
Rudnei Monteiro (guitare), |
Un premier titre, "Pega Que Oh!", composé par Rudnei Monteiro et Edmundo Carôso, est enregistré dans les studios Eldorado à Salvador et commence à être bien diffusé par les radios. |
Une archive : Companhia Clic avec Daniela Mercuri "Pega que Oh!" TV Aratu Salvador |
Candeias
Je peux dire que je n'ai rien vu de Candeias. La Companhia Clic y donnait un concert dans une salle de sports.
Il y a une chaleur épouvantable. C'est plein à craquer. Les gens sont debouts et dansent.
On m'a dit de m'assoir sur la scène, dans le fond de la scène. J'étais "aux premières loges".
Daniela est entrée sur scène, je ne l'oublierai jamais ce moment, en interprétant avec une telle émotion le titre de Cazuza que j'adorais "Vida Louca Vida"... Rien à voir avec la musique de carnaval, appelée "axé" par la suite, qui fera d'elle... "A rainha do axé" !...
Dimanche 15 Avril 1990
Vers 17 heures Daniela vient nous chercher pour qu'on aille dîner ensemble. On part vers 18h30.
Le dîner se fait au restaurant "A Porteira" du côté de Dique do Tororó, célèbre pour sa carne de sol.
On mange de la carne de sol, du pirão de leite, du pirão frito, délicieux, avec de la bière. Je me couche encore très tard.
Meu dia-a-dia à Salvador
Jeudi 19 Avril 1990
Je vais à la plage à 11 hres jusqu'à 13h45, puis je rentre déjeuner.
Le soir je vais dans un restaurant italien avec Vânia, "Nova", rua de São Bento. Je prends des lasanhas verdes.
Puis on va à Barra, boire de la bière au Barravento.
Retour à 23 hres.
Vendredi 20 Avril 1990
Réveillée vers 8 hres. À 10 hres passées je pars à Barra. Puis je vais acheter des fleurs pour Ana-Lúcia chez qui je suis invitée à déjeuner. 370 cz le bouquet de 12 roses roses et du fouillis.
Je prends le bus à Barra direction Praça municipal. Je descends à Praça da Piedade, et j'arrive bien à trouver mon chemin jusqu'à la maison d'Ana-Lúcia. J'arrive à 11h10.
Je suis reçue par la belle-sœur d'Ana-Lúcia car elle, n'arrive qu'au bout d'une heure. Et Giovanni rentre aussi et leur petite fille. Ils ont deux garçons et une fille. Là aussi la famille se réunit le midi jusqu'à 14h30/15 hres pour déjeuner.
On mange : arroz com feijão, bananada torrada, salada de frutas, et comme boisson des sucos, goiaba et maracuja. Puis une mangue qu'Ana-Lúcia m'apprend à décortiquer. Et un suco d'un gros fruit gélatineux. Dans l'après-midi on boit du suco de cajà.
On reste enfermés dans la maison toute l'après-midi à discuter.
Je m'en retourne chez moi vers 17 hres. Ils me déposent en voiture.
Eux, ils vont aller passer le week-end dans un hôtel vers Arembepe, pas de repas, pas de contraintes, les pieds dans l'eau...
Je rentre à de 18 hres. Soirée tranquille.
Samedi 21 Avril 1990
J'ai rendez-vous à 9 hres avec Vânia, on doit aller à Praia do Forte, à 80 km. Mais elle a des problèmes de voiture, alors on va à la plage en ville à Praia da Terceira Ponte, une plage dite "familiale". Il y a plein de monde, et plein de vendeurs, c'est pire que la Côte d'Azur. Et il y a des vagues. C'est fait pour le surf. Il faut barboter dans l'espace avant que les vagues déferlent.
Vers midi on part pour boire à Placaford. La plage n'est pas terrible. On prend des sucos à l'ombre, dans un bar.
Puis on rentre pour déjeuner, à Pituba, dans un restaurant qui s'appelle " Ki-Mukeka", au bord de la plage. (Av Octávio Mangabeira n° 345). C'est un restaurant de fruits de mer. On prend : ensopado de camarão pour deux, 2 sobremesas (cocada, très bon), 1 bière et 1 eau : moins de 600 cs à deux.
Je rentre vers les 15 hres. Et je me repose.
Puis j'ai rendez-vous à 21h30 avec Vânia pour aller dans une fête, dans un édifice marron qui se trouve pas loin de la maison de la famille chez qui j'étais. C'est chez un ami de travail de Vânia. Très jeune, très fou, rock à tue-tête et lambada. Drague à tue-tête. Bière, sangria (punch !), et pains tartinés de beurre d'ail.
Je suis rentrée à 3 htres du matin. Il fait froid, le soir il y a du vent.
J'ai eu un peu la trouille car j'ai entendu une grosse bagarre dans l'immeuble, une femme qui criait, je vérifie que les portes sont bien fermées.
Dimanche 22 Avril 1990
Je me suis réveillée vers 10h15. Mais je traîne au lit jusqu'à 13 hres passées. Il fait très beau, très chaud. Je traîne et vers 13h30/14 hres on frappe à la porte. C'est Vânia qui à l'improviste passe me chercher pour aller voir les copains du fameux édifice marron, pour écouter de la musique. Je ne suis pas prête. Je prends vite ma douche.
Chez le copain, un joue de la guitare et tout le monde chante les classiques, de Caetano Veloso, de Geraldo Azevedo...
Ils imitent à merveille le style exact des enregistrements.
Puis on nous offre un petit repas traditionnel : cuscus de milho salgado sur lequel on met du beurre et des pommes de terre au four, avec... du café.
Je tombe de sommeil et j'ai mal à la gorge. Vânia me raccompagne à 18h30. Et c'est là qu'il pleut averse. Et oui c'est la saison des pluies qui arrive à Bahia, et il y a beaucoup de vent.
Mardi 24 Avril 1990
Le matin je traîne jusqu'à 11 hres puis je vais à la plage. Il commence à pleuvoir dès que j'arrive. Mais après ça s'arrête. Les vagues sont fortes. L'eau est chaude et la mer monte rapidement. La plage est vite recouverte par l'eau, alors je rentre.
Je mange un sandwich et de l'ananas, puis vers 15 hres je pars à Barra à pied. La plage et toute recouverte par la mer. Il y a des grosses vagues et une énorme bande de jeunes qui font du surf. Il fait bon.
Puis je vais au centre commercial Paes Mendonça ou j'achète de quoi faire une ratatouille.
Je rentre à la nuit. Il fait lourd et humide. Je me couche à 22 hres. Fatiguée.
Mercredi 25 Avril 1990
Je suis réveillée à 3h30 du matin par les moustiques qui me démangent. Impossible de me rendormir, il y a des coqs qui chantent, déjà. Je n'arrive à redormir du coup seulement à 10 hres du matin.
Je vais à la plage entre 11 hres et 12h45, car il se met à pleuvoir, et en ce moment les marées sont fortes, il n'y a presque plus de plage l'après-midi. Je rentre et je prépare une ratatouille avec du riz.
À 15h30, je pars faire les musées. Je prends le bus Ribeira jusqu'à la rua da Graça. Et de là je remonte l'avenue Sete de Setembro.
- Museu de Arte da Bahia : il y a un rez-de-chaussée, gratuit, mais rien à voir. Une salle de peintures religieuses.
- Puis à deux pas de l'autre côté de la rue, au n°2490, se trouve le musée Costa Pinto. 50 cz l'entrée. Mais il y a de belles choses. Des objets, des meubles en bois de jacaranda, des balângadas en or, plein de bijoux, un éventail en dentelle belge. On doit mettre des patins pour y pénétrer. Des pièces d'habitation reconstituées, salon, chambre. Et surtout la demeure est magnifique : une demeure luxueuse coloniale comme on en a dans les rêves, avec un jardin, vue sur la mer, une véranda, un grand escalier etc.
Je suis de retour à 17h30. J'attends Vânia qui doit passer à 18h30. Elle arrive à 19 hres.
Elle est venue pour me donner l'adresse de sa copine Véra à Rio de Janeiro à qui elle a demandé de m'héberger.
Les musiciens de la Compnhia Clic débarquent, ils se mettent à répéter dans l'appartement jusqu'à minuit.
A la micarêta de Vitória da Conquista
Une micarêta c'est un carnaval qui se déroule en dehors des périodes traditionnelles du carnaval, un "carnaval hors saison" (Carnaval fora de época). Le nom vient du français "mi-carême". Ces petits carnavals ont lieu en général en avril, dans les villes de l'intérieur de Bahia, une fois que le week-end de Pâques est passé. Les trios elétricos sont incontournables, les blocs de carnaval défilent, les artistes de Salvador se déplacent et jouent en haut des trios elétricos.
Nous y sommes allés dans un bus affrété pour le groupe, en bus leito. C'est la première fois pour moi un leito, c'est super bien mais je n'arrive quand même pas à dormir. On ne le remplit pas. Il y a une théière de café. Il y a des toilettes dans le fond, dont la porte est très dure à ouvrir...
Le plus beau c'est à 6 hres du matin, quand je me réveille et que je vois le soleil qui s'est levé sur un paysage complètement différent. La route, les maisons, le long de la route des gens, pauvres, la campagne avec la couleur rouge du soleil qui se lève.
Vendredi 27 Avril 1990
Ah, je vais partager la vie des musiciens !
On arrive à Vitória da Conquista à l'hôtel. Hotel Livramento. Ça va.
On est à quatre à partager la chambre. Mais la chambre donne sur la grande place où il va y avoir du bruit...
Daniela a une chambre pour elle.
Aussitôt on prend le petit déjeuner. En effet, il est déjà 10 hres du matin, la route a été bien longue.
À 13 hres, on nous prévient qu'on doit aller déjeuner. Au BIF, c'est notre cantine. C'est correct.
Et puis on se recouche. J'arrive à dormir jusqu'à 17h30/18hres.
On va dîner au même restaurant. Mais la forme n'est pas là pour faire la fête, on retourne vite dans la chambre.
J'essaye de téléphoner en vain pour réclamer mes draps, avec du mal.
Qu'est-ce qu'il fait froid dans ce pays !!!
Samedi 28 Avril 1990
Réveil à 9hres/9h30. Vite, petit déjeuner avant 10 hres, l'heure limite. Puis le groupe va travailler, ils doivent préparer le trio.
Moi, shopping dans une ville sans grand intérêt, du genre Galeries Lafayette. Ma meilleure acquisition : un jean qui "me fica bem" pour 150 cz en promo. Heureusement que j'ai trouvé un jean parce que, qu'est-ce qu'il fait froid ! Et je n'avais rien d'assez chaud.
Puis, on part en bus rejoindre l'endroit où se trouve le trio elétrico, en plein terrain vague en dehors de la ville, c'est le lieu des entrepôts du supermercado. Mes amis sont très mécontents du trio. Ils le trouvent minable, le son est mauvais.
C'est la première fois que je monte sur un trio elétrico ! Puis j'assiste à la répétition du haut du trio.
J'aime beaucoup quand ils sortent du répertoire axé bahianais et qu'ils font un peu de jazz.
Puis vers 14h30/14h45 on part en voiture pour déjeuner au restaurant, car il faut partir sur le lieu de la micarêta à 15h45.
Jurée des écoles de samba !
On m'a demandé d'être jurée de la Micareta ! Sans doute de mon statut d'étrangère invitée... aux côtés d'Edmundo Carôso et d'une autre personne, deux personnes de renom dans le milieu musical et du carnaval. Je devais noter les "écoles de samba". Les écoles de samba c'est rare à Bahia où il y a plutôt des blocos, mais il y avait là des écoles de samba qui défilaient dans la Micareta !
Moi, à part un premier carnaval vécu à Rio de Janeiro, je n'y connaissais pas grand chose aux écoles de samba, mais j'ai fait de mon mieux, avec sérieux.
On est assis sur une sorte d'estrade. On est quatre. Je dois répondre à trois interviews, et en direct !
Il nous faut juger tous les blocos qui vont passer entre 16h30 à 23h30. Et les meilleurs ils passent à la nuit tombée parce que quand il fait nuit c'est là qu'il y a le plus de monde.
La Companhia Clic à la micarêta de Vitória da Conquista
Mais mon plaisir c'était de voir la Companhia Clic qui se produisait en haut d'un trio elétrico, sponsorisé par "Superlar", un réseau de magasins.
Companhia Clic en haut du trio elétrico |
Companhia Clic en haut du trio elétrico |
Marcus Sampaio - Daniela Mercuri - Sérgio Henriques - Rudnei Monteiro - Xulinha (le régisseur)
Raul Carlos Gomes - Daniela Mercuri - Jorginho, le manager du groupe |
Marcus - Daniela |
Jonga Cunha - Marcus Sampaio |
Jorginho - Marcus |
Il fait très froid très, très froid. Une micarêta par 18° !
Le pire c'est de rester 8 heures assis sans aller aux toilettes !
On rentre à minuit.
Mais pour repartir à 1 hre du matin pour aller au Country Club ,où la Companhia Clic donne un concert.
Dimanche 29 Avril 1990
Réveil très dur, j'ai des valises sous les yeux.
À environ 13 hres je prends mon café et du gâteau à la lanchonete d'en face.
Puis à 15 hres je prends mon déjeuner. Puis à 16 hres il faut être jurée !
D'abord ce sont les afoxés, puis les écoles de samba. Au début c'est minable, mais les dernières sont à la hauteur.
Je suis dans un état déplorable. Et seulement vers 22 hres heures je me réveille.
Retour à l'hôtel à 23h30 pour voir à la télé Greystoke avec Christophe Lambert. Mais en portugais !
Puis on re-sort pour le Country Club, pour donner un show à 2h30 passées du matin.
Ça s'est terminé exactement à 6h du matin. Il fait jour.
Au retour à l'hôtel on a un petit déjeuner buffet de dressé. Et je dors très vite.
Lundi 30 Avril 1990
Je me réveille à midi, mais je reste au lit jusqu'à 14 hres.
Petit déjeuner à la lanchonete. Puis déjeuner avec Marcus et l'ingénieur du son. Retour à l'hôtel.
On part un peu plus tard.
Mardi 1er Mai 1990
Je sors pour trouver un petit déjeuner. C'est difficile c'est un 1er mai.
Puis je regarde la TV Bahia, c'est la seule chaine qui marche.
À 16 hres je vais me chercher un plat de lasagnes. Je l'attends une heure.
Ce soir le trio ne joue qu'à partir de 22 hres. J'attends. Personne ne sait rien. Personne ne dit rien à personne.
Et j'arrive quand même à être là quand le bus est prêt à partir ! Il est bien plus de 22 hres.
On se rend sur le site de Massicas, une société de production d'évenements à Vitória da Conquista.
Le groupe doit jouer quatre heures sur place, immobile, le trio ne va pas se déplacer, c'est moins excitant.
Et je suis très très fatiguée. On finit vers les 3 hres du matin.
J'attends beaucoup dans le bus. On arrive à l'hôtel vers les 4 hres du matin.
Le jour se lève. Je m'endors vite.
Ce soir on reprend la route pour Salvador. Je ne sais pas à quelle heure on doit partir pour Salvador.
Mais j'arrive à être dedans !
Dans le bus, je prends un comprimé et j'arrive à bien dormir mais en étant dans le fond du bus, jusqu'à 13 hres.
À Feira de Santana, il y un arrêt. Je prends un petit déjeuner. Mais quelle chaleur par rapport à Vitória da Conquista !
Notre retour à Salvador
Mercredi 2 Mai 1990
On arrive à Salvador. Tout le monde se fait des adieux devant la maison de Raul à Rio Vermelho.
Au réveil dans le bus |
Au retour, la voiture de Sérgio ne voulait jamais démarrer... |
Sérgio raccompagne Marcus à Barris. Puis on s'arrête à la banque pour déposer les cachets car les musiciens sont payés en liquide. On est épuisé. Il se douche et part au studio à Barra.
Le soir, je rejoins Vânia, un restaurant japonais, le restaurant Sukiyaki, avenue du Président Vargas n°3562, à Ondina.
C'est très bien. On rentre à minuit.
Companhia Clic Vol. 1, avec Daniela Mercuri
01 - Vida ligeira |
Vida ligeira |
Magica |
Je suis restée à Salvador jusqu'au Vendredi 4 Mai 1990.
Je suis partie ensuite à Rio de Janeiro où je suis restée une semaine car mon vol international repartait de Rio.
Quand Daniela a quitté le groupe
Après mon départ, la Companhia Clic enregistrera un deuxième album, enregistré à Rio de Janeiro dans le studio de Géo Benjamin. L'album était prêt, il devait être lancé en Octobre 1990. |
Mais deux jours avant la sortie du disque, Daniela lança :
"Les gars, j'ai beaucoup réfléchi, mais j'ai pris une décision : je quitte le groupe !"
Mais ça, je ne l'apprendrai qu'une année plus tard...
Companhia Clic Vol. 2, avec Daniela Mercuri
Le 2 ème album qui devait sortir en Octobre 1990, et qui n'est pas sorti...
01 - Vou de Vez |
Manágua |
Ilha das bananas |