Bahia - Minas Gerais - Rio de Janeiro

Du Jeudi 13 Avril au Dimanche 7 Mai 1989

Avec quelques mois de cours de Portugais du Brésil pris à Paris, et accompagnée de mes amies Gracieuse et Odile, je repars au Brésil. J'avais envie de retouner dans certaines régions où j'étais passée trop vite... Bahia, Rio, et le Minas Gerais.

LE RÉCIT ☞

Bahia

Salvador

Nous sommes arrivées à Salvador, et je tenais à retourner à l'hôtel Pelourinho où j'avais logé en 1986, parce que y avait habité autrefois Jorge Amado.

Le quartier du Pelourinho était encore à cette époque à l'image des romans de Jorge Amado : prostitution, vols, meurtres.

On ne sortait le soir que pour dîner en face de l'hôtel et à 21h 30 on était rentré.

Aujourd'hui, après avoir vidé le Pelourinho de ses premiers occupants pauvres, l'avoir restauré comme une image d'Épinal, le gouvernement brésilien en a fait à mes yeux le Montmartre de Salvador.

Plus rien à voir avec mes souvenirs.

La rue de l'hôtel Pelourinho : rua Alfredo Britto

Le Pelourinho au soleil couchant

Largo do Pelourinho

Igreja do Bonfim

L'elevador Lacerda : l'ascenseur qui relie la ville basse à la ville haute

La maison des pompiers, rouge à cette époque

Ile d'Itaparica - vue sur Salvador

Itaparica - Là où on attendait le combi

Feira de Santana

Nous avons pris le bus de Salvador vers le Recôncavo, c'est à dire l'intérieur de l'état de Bahia. Direction Cachoeira, ville historique de l'époque de la gloire de l'or.

En route nous nous sommes arrêtées une nuit à Feira de Santana. Feira de Santana est un noeud routier, sans intérêt, l'une des plus grandes villes du recôncavo, mais on nous avait dit que Olodum s'y produisait.

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Ma première Micareta

C'est ainsi que j'ai découvert ce qu'était une Micareta.
Le Carnaval se termine le mercredi des cendres par tradition religieuse, ensuite le carême de 40 jours empêche toute manifestation artistique (en principe)

Mais une fois passée la Pâques, tout l'intérieur de l'état de Bahia, toutes les petites villes, font "leur" carnaval, qu'on appelle les "micaretas". Alors, les trios elétricos et les artistes de Salvador se déplacent vers l'intérieur de la région. J'ai connu pour la 1 ère fois de ma vie le carnaval de rue et les trios elétricos à Bahia.

Les trios elétricos dans les rues de Feira de Santana

Les trios dans les rues de Feira de Santana

Les musiciens en haut des trios

Les trios dans les rues de Santana

La foule pendant la micareta

Cachoeira

Le bus arrive à São Felix, de l'autre côté du fleuve, et il faut traverser le pont pour arriver à Cachoeira.

Cachoeira - Vue sur São Felix

Cachoeira

Cachoeira est une très jolie petite ville, une bourgade plutôt, qui se trouve au bord du fleuve Paraguaçu qui se jette dans la baie de tous les saints. On est à 120 km de Salvador. Cachoeira a conservé les ruelles et les maisons du 17 ème siècle. Elle est classée "monument national du Brésil".

La fondation de Cachoeira est attribuée au célèbre naufrage de Diogo Alvares Correia, ce célèbre héros de l'histoire de Bahia surnommé Caramuru. La ville s'est créée à l'initiative de deux familles portugaises, Dias Adorno et Rodrigues Martins, en raison de son emplacement stratégique, une jonction des routes principales qui conduisent à la fois dans l'arrière-pays, le Recôncavo, le Minas Gerais et vers Salvador.

La ville qui s'enrichit prit le nom en 1698 de "Vila de Nossa Senhora do Rosário do Porto da Cachoeira do Paraguaçu". L'apogée de Cachoeira remonte aux 18e et 19e siècles, lorsque son port a été utilisé pour entreposer une grande partie de la production agricole du Recôncavo Baiano, principalement du sucre et du tabac, en raison du climat qui y était favorable.

Au début du 20 ème siècle, cependant, l'économie de la ville a diminué, ne se rétablissant qu'à la fin du siècle, lorsque de nouvelles entreprises s'installèrent dans la région.

La présence d'Africains et de leurs descendants pendant la période d'esclavage est l'un des facteurs qui ont fait la richesse et la diversité de la culture populaire à Cachoeira présente dans le syncrétisme religieux, avec une forte présence de la culture afro-brésilienne et de manifestations du catholicisme. La ville, aujourd'hui, est un bastion culturel à Bahia, qui se découvre dans ses nombreux musées et ses événements populaires.

Etant donné son importance dans le passé, on y trouve de nombreuses églises baroques et de riches maisons appelées sobrados. Les façades des maisons sont très colorées, et les fenêtres sont d'époque coloniale, ou du même style.

Une rue de Cachoeira

Cachoeira

Le Minas Gerais

São João del Rei

Nous sommes parties pour le Minas Gerais en prenant un bus à partir de Rio de Janeiro.

Il nous a conduit à Sao João del Rei, une très belle ville baroque un peu méconnue par rapport à la célébrité de Ouro Preto.

São João del-Rei a été fondée au 18 ème siècle et possède un grand nombre de bâtiments de cette époque, dont plus de 70 églises.

C'était dans cette ville qu'est né Tiradentes, le chef de la conjuration Mineira, en 1746.

L'or, l'élevage et l'agriculture ont facilité le développement et la progression de la ville, qui a obtenu le statut de cité le 8 décembre 1838.

Une rue de São João del Rei

São João del Rei

Ouro Preto

La ville d'Ouro Preto (autrefois appelée "Vila Rica") a été fondée le 8 juillet 1711 à la suite de la découverte par les bandeirantes (pionniers) d'or dans les rivières du Minas Gerais. Une foule de chercheurs d'or, bientôt rejoints par des commerçants, sont venus s'y installer pour y faire fortune.

Ouro Preto devient rapidement une ville non seulement prospère mais aussi très importante : vers 1750, elle compte plus d'habitants que Rio de Janeiro ou New York. Sa richesse lui permet de construire une multitude d'églises baroques, dont plusieurs sont décorées par Aleijadinho, surnommé "le petit estropié" parce que atteint de la lèpre.

Avec la fin de l'exploitation de l'or dans l'État du Minas Gerais, la ville est peu à peu abandonnée.

Une École des mines y a été fondée le 12 octobre 1876 par un Français, Claude-Henri Gorceix (1842-1919). Il fut appelé au Brésil pour y organiser l'enseignement de la géologie et de la minéralogie par l'empereur Dom Pedro II.

La ville d'Ouro Preto a très peu changé depuis cette époque. Elle reste donc une cité coloniale, pavée. Elle est de plus construite sur plusieurs collines aux pentes relativement raides, d'où l'on peut profiter de nombreux points de vue, ce qui lui donne un cachet tout particulier. La ville est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.